« Le balcon d’Adèle » est la suite du « Jardin d’Adèle », cette sorte d’aventure qui inspire tant Michel Goday dans ses œuvres actuelles. Et qui est bien davantage sans doute qu’une œuvre qui serait seulement « esthétique » mais le fait qu’une promesse du monde s’offre à nous.
Le « balcon » qu’il nous montre ici, surplombe la rue. Les fleurs qui l’habitent y laissent la place, ici ou là, à quelques plantes rebelles. Des insectes et des oiseaux y nichent secrètement, voyageurs parfois.
Ce que Michel Goday nous offre ainsi ce sont ses images à lui. Parce qu’ici est son « histoire. » Elles sont telles un parcours dans la ville. Où la lumière change et fait qu’à chaque heure, nous les voyons changeantes, heureuses on le croit, sous un ciel invariable.
Tout autour, un peu plus bas, la rue elle-même est vivante. Les souvenirs du peintre qui vécut ici, du côté de la Castellane de Port-Vendres.
Silencieux cependant, « Le balcon d’Adèle » murmure quelque chose de plus. Les fleurs et la vie silencieuse et immobile du balcon, les cris des enfants, leurs jeux et ceux des plus grands qui s’observent et parfois s’admirent pour la première fois, les adultes qui, indifférents ou non, s’affairent, les anciens qui traversent avec hésitation, le pas mal assuré…rien ne nous est étranger.
Au balcon, dans la rue, il y a toute la vie, parmi les fleurs et les herbes. Au-delà, parmi les cris et les jeux, les regards et les bonjours. C’est ainsi, sans doute, que nous demeurons.
Michel Arcens